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30-07-2025
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Genève: initiative législative pour un jardin du souvenir des animaux
Initiative lancée à Genève – Au cimetière, faut-il un jardin du souvenir pour les animaux défunts? À Genève, un groupe de citoyens réclame au Canton un espace où disperser les cendres d'animaux de compagnie. De tels lieux, privés, existent ailleurs en Suisse romande. Cathy Macherel Le jardin du souvenir de la la Société vaudoise pour la protection des animaux. Le site existe depuis vingt-cinq ans. KEYSTONE/Dominic Favre Abonnez-vous dès maintenant et profitez de la fonction de lecture audio. S'abonnerSe connecter BotTalk En bref : Une initiative demande la création d'un jardin du souvenir pour animaux domestiques à Genève. Le rôle social des animaux est mis en avant, notamment auprès des personnes âgées: ce type de lieu favorise le deuil. Les initiants estiment que Genève est en retard sur cette question. La SPA vaudoise propose déjà ce service depuis vingt-cinq ans. La proposition soulève toutefois des questions. Comment rendre hommage à nos chiens, chats et autres animaux domestiques après leur mort? Alors que ces fidèles compagnons nous accompagnent parfois de longues années et que nous nous y attachons, il manquerait à Genève un jardin du souvenir, soit un lieu où disperser leurs cendres et se recueillir. C'est du moins le ressenti d'un groupe de citoyens réclamant la création d'un tel site, lequel pourrait être aménagé au cimetière Saint-Georges ou dans un autre cimetière du canton, selon le texte d'une initiative législative cantonale qui vient d'être lancée. Les initiants ont jusqu'au 25 novembre pour obtenir les un peu plus de 4200 signatures nécessaires. Parfois, les seuls compagnons de vie William Makosso, juriste, théologien et acteur culturel, fait partie du comité qui a lancé l'initiative. Le printemps dernier, il avait été candidat à l'élection au Conseil administratif de la Ville de Genève. «Cette thématique figurait dans mon programme de campagne, car elle correspond à une demande de certains citoyens. Dans une société où les chiens ou les chats sont parfois devenus les seuls compagnons de vie des personnes âgées, ce rôle social ne doit pas être négligé. Et cela dans toutes les étapes de la relation: le deuil doit aussi pouvoir se faire pour un animal chéri. Or à Genève, rien n'est fait pour favoriser cet accompagnement.» «J'ai visité plusieurs jardins du souvenir pour les animaux, à Zurich, à Paris, ce sont des lieux qui font sens, poursuit William Makosso. Il s'agit de dispositifs simples, un puits commun où les cendres sont dispersées, quelques bancs qui permettent aux gens de se recueillir, rencontrer d'autres personnes dans la peine, cela ne demande pas beaucoup d'efforts et d'argent.» Depuis 25 au Chalet-à-Gobet En Suisse, les services funéraires animaliers représentent un marché qui s'est quasi exclusivement développé de manière privée. En marge des crématoires animaliers, qui permettent des incinérations individuelles et la récupération des cendres, des prestations concernant le repos de l'animal défunt (généralement des cendres, parfois des dépouilles), existent également. La Société Vaudoise Pour la Protection des Animaux a créé un jardin du souvenir animalier sur son site du Chalet-à-Gobet il y a vingt-cinq ans déjà, tandis que dans le canton de Neuchâtel, des pompes funèbres animalières à Montmollin viennent d'ajouter cette prestation à leur offre (lire ci-dessous). À quelques exceptions près, ces prestations émanent d'entreprises privées. D'où la question: serait-ce à la Ville de Genève ou au Canton de les proposer? «Ce point mérite d'être débattu, admet William Makosso, mais dans une ville qui compte 10 000 chiens dont les propriétaires paient des impôts, il ne serait pas choquant qu'un service public crée un jardin du souvenir, qui ne coûterait d'ailleurs pas grand-chose.» Un débat éthique Et qu'en est-il de l'aspect éthique, faut-il vraiment que le lieu demandé se situe à Saint-Georges ou dans un autre cimetière du canton, au risque de choquer une partie de la population? «On peut entendre que des personnes ne soient pas à l'aise avec l'idée qu'un jardin du souvenir animalier puisse se situer dans un cimetière, encore qu'à Saint-Georges, il y a beaucoup d'espace! Cela mérite aussi d'être débattu, dit le porteur de l'initiative. Mais cela ne ferait pas sens non plus de créer un lieu à l'écart de tout.» La Société Vaudoise Pour la Protection des Animaux a créé un jardin du souvenir animalier sur son site du Chalet-à-Gobet il y a vingt-cinq ans déjà KEYSTONE-SDA-ATS Une pétition classée Le lancement de cette initiative intervient alors qu'une pétition, plus ambitieuse, émanant du Mouvement de défense des propriétaires de chiens de Genève, avait été déposée en janvier dernier auprès du Conseil communal. Celle-ci, sans lien avec l'initiative, réclamait des concessions pour le repos des animaux (dépôt des cendres, et même des dépouilles), imaginant là aussi le cimetière Saint-Georges comme le site idéal. Selon Manuel Alonso Unica, président du comité de cette association, la pétition a été classée en commission. Mais elle devra encore être traitée en plénum en septembre. «Le respect des animaux, y compris après leur mort, est une préoccupation croissante de la population. Il faudra bien qu'un jour cette sensibilité soit entendue.» Les services funéraires animaliers se développent En Suisse, pour des raisons sanitaires, les dépouilles des animaux ne peuvent être enterrées dans la nature, à moins que cela ne soit sur un terrain privé, et à de très strictes conditions. Si l'on veut éviter le clos d'équarrissage - où la dépouille de l'animal finit en composant servant de combustible dans l'industrie du ciment -, on s'adresse à un crématoire animalier privé. Le service va de la prise en charge de la dépouille chez le vétérinaire, la crémation et, si on le souhaite, la restitution des cendres. L'un des leaders du marché, la société Crématoire Animalier Suisse est surtout active en Suisse alémanique. Mais elle vient tout juste d'ouvrir un centre à Nyon pour se rapprocher des Romands, où la demande représente 10% du marché. «Des vétérinaires romands faisaient appel à nos crématoires implantés outre-Sarine, pour éviter les transports, il était logique d'ouvrir une antenne en Suisse romande» explique son service de communication. Majorité d'incinérations individuelles Sur les 26 000 incinérations réalisées par année, une incinération individuelle (plutôt que collective) est choisie huit fois sur dix. La société propose une gamme de différentes urnes, et même la possibilité de transformer les cendres de son animal chéri en bijou, y compris un diamant. D'autres sociétés, comme Cremadog dans le canton de Neuchâtel, visant également le marché romand, a établi des tarifs de crémation différenciés selon le lieu de récupération de la dépouille. Pour un chat genevois par exemple, il faut compter 240 francs pour une incinération avec récupération des cendres, 156 sans la reprise. Pour les chiens, les tarifs varient aussi en fonction du poids de l'animal, ce qui peut donner une facture à plusieurs centaines de francs. À noter qu'à Genève, le Centre intercommunal des déchets carnés (CIDEC) a un accord avec cette société pour proposer aux propriétaires d'animaux défunts une incinération, avec récupération possible des cendres. À défaut, la dépouille sera traitée au centre de transformation de déchets, à Lyss, opération facturée au prix de 30 francs pour un chien et 15 francs pour un chat. Lieux de recueillement Légalement, les cendres peuvent être disséminées dans la nature, mais, avec l'importance que prennent les animaux de compagnie, certains services de pompes funèbres animalières ajoutent à leurs prestations la possibilité de déposer les cendres dans un lieu de recueillement. Comme dans un cimetière, les concessions individuelles peuvent se louer à l'année. Autre option: les cendres sont déposées dans un jardin du souvenir commun. C'est la prestation qu'offre la Société Vaudoise pour la Protection des Animaux, sur son site du Chalet-à-Gobet depuis vingt-cinq ans. «Le jardin du souvenir est constitué d'un puits commun où l'on peut venir déverser les cendres, c'est gratuit», explique son porte-parole, Stéphane Crausaz. «Par ailleurs, nous avons en ce moment une quarantaine de concessions occupées par des urnes individuelles, dont 15% par des propriétaires d'animaux défunts qui habitent Genève.» Il faut compter entre 70 francs et 100 francs à l'année selon la taille de la concession, et si on le souhaite, une cinquantaine de francs pour l'entretien avec pose de fleurs. «Une attente de la population» «Les gens qui ont perdu leur animal avec lequel ils ont passé souvent de longues années ont souvent besoin de temps pour faire leur deuil et un lieu de recueillement les aide. Il y a encore très peu de cimetières animaliers en Suisse, mais il y a une attente de la population, c'est certain», avance Laurence Gaymard, fondatrice du Jardin du Repos, à la Vue-des-Alpes dans le canton de Neuchâtel. Après trois ans de recherches, elle a trouvé un terrain mis à disposition sur la commune de Montmollin pour combler cette lacune, prestation qu'elle vient d'ajouter (depuis la mi-juin) à ses services funéraires animaliers. Les cendres peuvent être déposées dans des concessions individuelles au prix de 625 francs pour cinq ans. Ou ad eternam dans un espace collectif entre deux arbres, avec une plaque funéraire. Le prix? 520 francs pour un animal, 845 pour deux. La vue sur le lac de Neuchâtel y est, paraît-il, magnifique. Nos animaux domestiques Des félins fins observateurs Votre chat sait-il que vous allez partir en vacances? Newsletter «La semaine genevoise» Découvrez l'essentiel de l'actualité du canton de Genève, chaque semaine dans votre boîte mail. Autres newsletters Se connecter Cathy Macherel est journaliste à la Tribune de Genève depuis 2010. Elle collabore à plusieurs rubriques, locale, Week-end et gère certains suppléments. Elle s'occupe notamment d'aménagement du territoire et affiche une prédilection pour les enquêtes et les approches magazine. Plus d'infos Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.


Le Parisien
29-07-2025
- Politics
- Le Parisien
« C'est de la folie pure » : l'inquiétante tendance des lions de compagnie en Thaïlande
Un phénomène aux nombreuses dérives porté par les réseaux sociaux. La Thaïlande, qui autorise les particuliers à posséder un lion à domicile, s'inquiète de l'augmentation du nombre de félins domestiques . Plus de 500 individus sont désormais recensés dans les zoos, les fermes d'élevage, les cafés animaliers, et les maisons privées. Et ce n'est pas près de s'arrêter. Derrière son garage d'une rue anonyme d'une ville du nord de la Thaïlande, Tharnuwarht Plengkemratch a installé ses animaux de compagnie chéris : deux lionnes blanches, et un hybride lion-tigre de 200 kg appelé « Big George ». Depuis Chiang Mai, il partage sur TikTok, où il compte environ trois millions d'abonnés, le quotidien de ses trois grands félins, qui « aiment bien jouer et sont affectueux, comme les chiens et les chats », décrit-il. « Je veux montrer aux gens que les lions peuvent bien s'entendre avec les humains », assure-t-il, bien que ses interactions, prudentes, dans l'enclos de « Big George » restent limitées à quelques minutes. Les réseaux sociaux, où partager du contenu avec le majestueux félin produit toujours son effet, ont aggravé la tendance, souligne Tom Taylor, un responsable de la Fondation pour les amis de la faune sauvage de Thaïlande (WFFT). « C'est de la folie pure », estime-t-il. « Il est terrifiant d'imaginer, si les lois ne sont pas changées, ce que la situation deviendra dans dix ans. » Depuis 2022, la loi exige des propriétaires qu'ils enregistrent leur lion de compagnie, leur implantent une micropuce et informent les autorités en cas de changement de résidence. Mais le texte ne définit aucun contrôle sur la reproduction, ni sur les hybrides, et les exigences au sujet des conditions de conservation en enclos demeurent minimales. Les naissances d'espèces présentes à l'état sauvage en Thaïlande, comme le tigre, doivent être signalées sous 24 heures. Pour un lion, son propriétaire dispose de 60 jours. « C'est une fenêtre énorme », explique Tom Taylor. « Qu'est-ce qui peut être fait avec une portée de lionceaux pendant ces 60 jours ? Plein de choses. » Cet expert et ses collègues ont constaté le triplement récent du nombre de lions en captivité, d'environ 130 en 2018 à environ 450 en 2024, sur la base de recherches sur les réseaux sociaux et de visites in situ. Mais, faute de preuve de vie pendant un an, 350 autres félins ont disparu de leurs radars, peut-être en raison de décès non-remontés, parce que l'animal n'est plus exposé au public, ou, « pire » encore, à cause du commerce illégal, selon M. Taylor. « Nous avons interrogé des professionnels qui nous ont donné les prix pour des lions en vie ou morts, et nous ont dit qu'ils pouvaient les récupérer à la frontière », explique-t-il. Il existe de nombreuses preuves sur le trafic de lions ou de ses parties, ont indiqué à l'AFP plusieurs experts, qui ont requis l'anonymat, par crainte de se faire remarquer des autorités. En plus de la Thaïlande, le phénomène touche aussi le Laos et le Cambodge. L'éleveuse thaïlandaise Pathamawadee Janpithak, 32 ans, a débuté dans le négoce de crocodile, avant que la chute des prix liés au reptile la pousse vers le lion. Elle vend des lionceaux âgés d'un mois pour environ 500 000 bahts (13 200 euros). Après un pic à 800 000 bahts (21 200 euros), le marché s'est réajusté en fonction de l'offre rendue plus abondante par le développement des sites de reproduction. Les lions en captivité, qui dévorent environ deux kilos de carcasses de poulet par jour, peuvent avoir des portées de deux à six lionceaux, une à deux fois dans l'année. Les trois installations que contrôle Pathamawadee à Chachoengsao (centre) abritent environ 80 individus, allant d'un imposant lion de neuf ans à une paire de lions malades de 8 jours nourris au biberon 24 heures sur 24. Ils ont un pelage blanc en raison d'une mutation génétique. Les lions blancs, qui sont parfois considérés, à tort, comme une sous-espèce « en danger », sont populaires en Thaïlande. Mais leur faible nombre augmente les chances de consanguinité et de maladies. Pathamawadee soupire sur le cas d'un lionceau blanc âgé d'un mois, malade depuis sa naissance, qui n'a attiré aucun acheteur, et dont le patrimoine génétique est trop pauvre pour la reproduction. Il est aussi de plus en plus difficile de trouver des acheteurs disposés à respecter la loi, déplore-t-elle. « Avant, les gens pouvaient payer et repartir avec un lion. Aujourd'hui, tout est devenu plus compliqué », décrit-elle. Elle dit vendre environ la moitié des 90 bébés nés chaque année dans sa ferme, souvent à d'autres éleveurs, de plus en plus enclins à ouvrir des « cafés à lions » où les clients peuvent prendre la pose et câliner le félin. Près de Chiang Mai, un dresseur a réveillé un lionceau de sa sieste pour qu'il puisse jouer avec un groupe de touristes chinois enthousiastes. Le café a autorisé l'AFP à filmer l'interaction mais, comme tous les autres commerces similaires contactés, a décliné une demande d'entretien.